Les organisations syndicales dénoncent une réforme des retraites qui va à l’encontre des intérêts des salariés et notamment des femmes.
Pour vendre sa réforme, le gouvernement a encore essayé d’instrumentaliser les femmes ! déplore Sophie Binet, dirigeante confédérale CGT, pilote du collectif Femmes-Mixité.
Et ce n’est pas la première fois. En 2019-2020, le gouvernement alors dirigé par Edouard Philippe avait déjà tenté le coup. Il voulait instaurer la retraite à points et faisant croire que les femmes seraient les grandes gagnantes de cette réforme.
Bis repetita avec Elisabeth Borne, et à grands renforts de fake news”, constate la dirigeante syndicale. L’impact de l’actuelle réforme sera encore plus violent pour les femmes que pour les hommes. C’est même une étude d’impact du gouvernement qui le dit.
Le recul de l’âge de la retraite à 64 ans va “défavoriser les 120 000 mères qui pourraient partir aujourd’hui à la retraite”.
Du fait des maternités, les femmes ont des carrières en accordéon. 40% d’entre elles, contre 30% des hommes, partent à la retraite avec une carrière incomplète et donc des pensions amputées.
In fine, elles touchent des pensions de droit direct 40% inférieures à celles des hommes.
Pension de réversion pour tous les couples
Au lieu de réduire les inégalités hommes-femmes, le projet de réforme Borne-Dussopt va, au contraire, les creuser.
C’est pour cette raison que la CGT revendique l’égalité salariale et professionnelle car aujourd’hui, les femmes gagnent 28% de moins que les hommes. Cette simple mesure de justice comblerait le déficit invoqué par le gouvernement pour mener sa réforme des retraites.
Nous réclamons aussi d’ouvrir la pension de réversion à tous les couples et pas seulement à ceux qui sont mariés. Une économie faite sur le dos des salariés car les couples sont de moins en moins unis par les liens du mariage.
15h40
Quant aux 1 200 euros de pension minimum par mois, ils ne bénéficieront en fait qu’à 10 000 personnes. En effet, deux conditions excluantes priveront nombre de retraités de ce minimum vieillesse, et principalement des femmes.
Pour y prétendre, il faut une carrière complète alors que 50% des femmes arrêtent de travailler après avoir eu un enfant, contre seulement un homme sur neuf.
Et pour en bénéficier, il faut avoir travaillé à temps plein, ce qui n’est pas le cas de 30% des femmes qui sont à temps partiel.
Pour mettre fin à ces inégalités, la CGT appelle à une grève féministe le 8 mars, avec des actions toute la journée ou des débrayages à 15h40, «l’heure à laquelle les femmes arrêtent d’être payées chaque jour », explique Sophie Binet.