Le 17 février 2022, la direction a publié les résultats financiers 2021. Si pour le groupe Airbus tous les voyants sont au vert, c’est loin d’être le cas pour les salariés qui doivent faire face à une inflation galopante et à une attaque de leur statut social avec la nouvelle convention collective et le projet RELOAD !
Des résultats financiers inédits dans l’histoire du groupe
Le résultat net record de 4,2 Md€ démontre l’excellente santé du groupe. Ce résultat représente l’équivalent de 33 300 € par salarié. A titre de comparaison, le précédent record datait de 2018 avec 3 Md€ de résultat net. La direction prévoit le versement de 1,2 Md€ en dividende aux actionnaires, ce qui correspondrait à verser 9 319€ par salarié. La profitabilité du groupe s’envole avec un taux de rentabilité de 10,2% (EBIT reporté / CA). Pour mémoire, 10% c’est l’objectif que fixait Tom Enders en 2013. Airbus n’y était jamais arrivé avant 2021 mais le COVID l’a fait ! Le carnet de commande quant à lui reste stable à 7082 avions et la direction fixe un objectif de 720 livraisons en 2022.
Ces résultats financiers doivent être mis en relation avec les nombreuses aides publiques reçues par le groupe (sans contrepartie) depuis le début de la crise COVID de la part de l’Europe, des États européens et des régions : activité partielle, prêts garantis, subvention Etat / Région, subvention recherche CORAC. Encore récemment (début février), l’Europe a versé 3,7 M€ pour aider certains salariés partis dans le cadre du PSE d’Airbus.
Côté recherche et développement, la part de l’autofinancement a encore diminué de 100 M€ en 2021 (à 2,7 Md€), soit une baisse de 600 M€ (-18,2%) par rapport à 2019. Il y a pourtant urgence à préparer le futur avec les enjeux de la décarbonisation du trafic aérien et de notre industrie. Alors que la direction affirme vouloir affronter les enjeux environnementaux et s’orienter vers une aviation décarbonée…
Pour les salariés, reculs sociaux et inflation
C’est le travail des salariés qui a permis ces résultats exceptionnels et ce, malgré les nombreux reculs qu’ils ont dû subir depuis 2 ans :
- Suppressions d’emplois dans l’ensemble du groupe (-6,2% de baisse du nombre de salariés, sans compter les intérimaires et les sous-traitants) conduisant à des pertes de savoir faire et des augmentations de charge;
- Aménagement du travail au détriment de l’équilibre vie professionnelle / vie privée avec la suspension du variable, le rattrapage des jours de fermeture COVID, le déploiement de l’annualisation du temps de travail, la perte de la journée de solidarité, l’augmentation du temps de travail dans la semaine (salariés à l’horaire),…
Les salariés sont maintenant confrontés à une hausse exceptionnelle des prix. Si l’INSEE parle d’une inflation à 2,8% en 2021, cet indicateur ne prend pas en compte tous les aspects du coût de la vie. La hausse des coûts serait plutôt autour de 5% en tenant compte de la part réelle de l’énergie, de l’achat de sa résidence principale, de la composition familiale du foyer,…
De plus, il faut rattraper le gel des salaires de 2020 et la trop faible augmentation générale de 1% (talon de 35€) distribuée en 2021.
C’est ce ressenti que les salariés expriment dans les résultats de la consultation sur les salaires organisée par la CGT Airbus Toulouse. En effet, malgré un contexte sanitaire défavorable, nous avons réussi à récolter 1600 réponses. Les demandes exprimées sont de 6,5% d’augmentation en moyenne et près de 61% des répondants se disent prêts à faire grève pour obtenir des augmentations de salaires.
La CGT portera ce chiffre comme augmentation minimum dans les revendications lors des prochaines négociations salariales.
La direction va probablement chercher à limiter les augmentations en faisant miroiter les primes de participation et d’intéressement. Cependant ces primes sont un droit des salariés à récupérer la valeur produite par leur travail, elles ne peuvent en aucun cas se substituer aux augmentations du salaire.
La CGT exige une hausse significative des salaires, hausse qui est le meilleur moyen de faire progresser durablement le pouvoir d’achat des salariés.
Important : la logique, selon laquelle l’augmentation de salaire accordée est acquise au cours de la carrière, est modifiée à partir du 1er janvier 2024 par la nouvelle convention collective de la métallurgie signée par FO, la CFE-CGC et la CFDT. En effet, cette convention entérine la possibilité de baisser le salaire dès lors que le salarié occupe un poste moins bien classé. Il suffira pour cela que l’employeur lui fasse signer un avenant au contrat de travail.
La CGT appelle les salariés à discuter entre eux et à nous contacter pour organiser le rapport de force.
Info dernière minute : plus de 3000 collègues d’Airbus UK votent pour la grève début mars pour des augmentations de salaire !
Sites https://airbusce.reference-syndicale.fr/
facebook @cgtairbus
twitter @cgtairbus
